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LES POULES – Dominique Resch

ART SUD – Numéro 57
2eme Trimestre 2007

Dans ce premier roman autobiographique, Dominique Resch nous explique comment il a réussi à s’extirper des “univers” qui composèrent son existence, comme autant de strates initiatiques qui, chacune se rajoutant à l’autre, lui ont permis une interprétation toute personnelle de ce long et beau voyage que l’on nomme l’enfance. Avant d’avoir des lunettes, par exemple, il évoluait dans un monde dépourvu de règles géométriques et tout, autour de lui, semblait nimbé d’une poétique mouvance où les couleurs se fondaient dans l’interprétation qu’il faisait aussi bien des sons que des formes indistinctes qui l’entouraient. Puis les lunettes surgirent et il finit par être admis dans le monde réel des enfants, vous savez celui qui frôle souvent celui des adultes mais que ces derniers ont tant de mal à reconnaître, tout usés qu’ils sont par leurs certitudes surannées. Vient ensuite ce nouvel univers à découvrir… Celui des filles, sans parler de tout le reste. L’auteur n’aura de cesse, sinon d’expliquer, du moins d’interpréter, avec sa logique toute poétique et “rigolote” de gosse, le lent décantage qui l’a conduit à se construire une personnalité où survivent encore aujourd’hui ces interrogations inattendues et folles. Celles qui sont le carburant de l’éternelle curiosité et qui ont, sans doute, poussé Dominique Resch à courir d’un continent à l’autre, histoire de voir si la vie est différente dans les basses-cours ou les poulaillers d’acajou disséminés aux quatre coins de cette foutue planète. Un savoureux mélange d’humour et de tendresse, des portraits décapants et des situations cocasses, pour un premier ouvrage c’est parfaitement maîtrisé, savamment dépouillé et férocement jubilatoire.

Jean-Claude Di Ruocco

120 pages – Transbordeurs – 13 euros

 

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