Extrait de : UN HOMME SEUL
2003 – EDR – isbn 3-9505634-5-7 – Couverture Luc Brahy ©1997
J’étais un homme perdu
au vent glacé du quotidien,
comme ces chiens que l’on tue
bien qu’ils nous aient léché la main.
Sait-on combien de souffrances,
combien de tristes concessions,
acceptées et en silence,
pour que se meurent mes illusions ?
J’étais un homme oublié,
comme le sont les bonnes résolutions,
une fois l’euphorie passée
des serments que nous faisions.
Sait-on combien de colères
dans les voiles de mes luttes,
au vent glacé de ces chimères
qui ont précipité ma chute ?
J’étais un homme dérisoire,
croyant n’en faire qu’à sa tête,
portant le joug de l’éteignoir
comme une simple marionnette.
Sait-on combien de solitudes
sous le vernis de ma révolte
pour oublier la servitude
qui m’écrase sous sa botte ?
Je suis un homme condamné
à regarder passer l’existence,
semblable à ces chevaux exténués
qui ne connaissent que l’obéissance.
Jean-Claude Di Ruocco