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Quelques fleurs séchées

Extrait de : UN HOMME SEUL

2003 – EDR – isbn 3-9505634-5-7 – Couverture Luc Brahy ©1997


J’ai trouvé sur le pas de ma porte,
quelques feuilles séchées,
messagères que le vent emporte
de clocher en clocher.

Octobre est revenu chez moi
avec son chant de pluie,
faire un automne froid
de mes mots qui s’ennuient.

L’aube caresse le ciel décoloré,
l’horizon s’impreigne de soleil.
Les roses, aux pétales froissés,
agonisent dans leurs robes vermeilles.

Émergeant lentement de l’ombre,
la maison blanche, telle une reine déchue,
sous l’averse glacée qui tombe,
garde les apparences d’un faste disparu.

Ses paupières de bois sont fermées
sur des pièces où je ne vais jamais ;
reposent là, les images un peu passées
qu’il me reste de nos plus belles années.

Sur une route étrangère,
la vie s’est arrêtée et je n’y peux rien.
Depuis, comme en un sanctuaire,
je viens te visiter au fond du jardin

J’enjambe des arbres recouverts de lierre
qui jouent à ne pas mourir.
Ils attendent les frimas de l’hiver,
bénissant la parure qui les fait reverdir.

J’ai trouvé sur le pas de ma porte,
quelques feuilles séchées,
messagères que le vent emporte
de clocher en clocher.

Sur les veines du vieux marbre rose,
quelques-unes sont venues se coucher.
A leur côté, délicatement je pose
les fleurs qui te sont destinées.

Jean-Claude Di Ruocco 

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