Extrait de : UN HOMME SEUL
2003 – EDR – isbn 3-9505634-5-7 – Couverture Luc Brahy ©1997
L’aurore libère le pourpre et le magenta
sur la toile d’un ciel encore couvert d’étoiles.
Je pousse doucement, du bout des doigts,
la porte qui gémit sur un matin triste et sale.
Toutes ces années… ces images qui me hantent.
Mes amis disparus et le chien dormant à côté,
sous un lit de fougère aux larmes transparentes
que la rosée dépose sur les feuilles froissées.
Une vague de tristesse, des souvenirs défunts,
reviennent sans cesse réciter leurs parfums,
à ma mémoire vide à force de chercher
comment s’appelait celle qui m’aimait.
Je sens éclore là, sur la trame des saisons,
un espoir soudain, comme la prémonition,
qu’elle m’attend là-bas, loin des anciens délices,
des étreintes d’autrefois que les regrets embellissent.
Au milieu du jardin agonise la nuit,
le chant d’un oiseau m’atteint, la peur s’enfuit…
L’horizon devient rouge, je n’hésiterai plus,
le fusil dans ma bouche a un goût d’inconnu…
Jean-Claude Di Ruocco