Extrait de VOYAGEURS IMMOBILES
Il pleut sur notre petit quai,
les barques semblent revernies,
les miroirs qui naissent sur les pavés
capturent des lambeaux de ciel gris.
Les chaises sont empilées aux terrasses,
le pont bleu crépite sous la pluie.
Sa chanson coule sur la place
un long chagrin de fleurs flétries.
C’est ici, sur les pierres mal jointes,
je m’en souviens, nous étions assis,
nos mains, en une douce étreinte,
se racontaient un amour interdit.
Là-bas, dans la longue ruelle étroite,
ton bras serré au creux du mien,
nous avons marché sans hâte
pour savourer un bonheur serein.
Malgré l’orage, il y a tout cela,
la ville lavée, le murmure des flots,
tu sais, il ne manque que toi
pour que la joie m’habite à nouveau.
Jean-Claude Di Ruocco