Extrait de : Ces mots comme des blessures
1991 – EDR – ISBN 2-9505634-0-6 – Couverture Luc Brahy ©1991
En silence, dans la lueur d’un autre jour,
tu t’élances avec au cœur un souffle court,
sur l’arête torturée des grands rochers,
où les vagues affolées viennent se briser.
Tu aperçois au loin, survolant l’écume,
les pavillons sans fin émergeant de la brume.
Le soleil naissant, qui se noie à l’horizon,
t’aveugle un instant du feu de ses rayons.
Tu sens les embruns fouetter ton visage.
Le vent malin caresse ton corsage,
entraîne tes cheveux en une danse
qui défie le ciel immense.
Tu uses ton regard sur les flots verdâtres,
le vide consume l’espoir telle une bûche dans l’âtre.
Tu maudis le fol amour des hommes pour la mer,
cette angoisse dont toujours tu es la passagère.
Jean-Claude Di Ruocco