Extrait de VOYAGEURS IMMOBILES
C’est un matin calme, étrange,
égaré entre quotidien et inconnu,
sous un beau soleil qui mange
un pan de ciel au bout de la rue.
Mes pas glissent sur la pente du toit,
j’ai la tête qui frôle les nuages.
Les cimes des arbres, sous moi,
écument de verdoyants feuillages.
C’est un matin calme, étrange,
la musique s’est tue sans prévenir.
Le bonheur aux blessures se mélange
et je n’ai plus de mot pour le dire.
Ton image, empreinte de beauté,
affleure la mouvance lente des nuées.
Sur mon visage passe un souffle léger
et à mes lèvres évoque tes baisers.
C’est un matin calme, étrange,
mais j’ai enfin fais mon choix.
Cet amour va faire de moi un ange,
même, c’est vrai, si je ne vole pas.
Jean-Claude Di Ruocco