Extrait de : Les Chemins sans retour
1991 – EDR – ISBN 2-9505634-1-4 – Couverture Luc Brahy ©1991
Il ne me parle plus du dehors,
de la vie qui loin de moi s’endort,
quand la nuit déploie
son grand manteau d’effroi.
Il ne me parle plus de là-bas,
des arbres, de l’eau,
des collines, des bois,
des champs et des ruisseaux.
Si je pose mon oreille
contre son corps froid,
nul bruit en moi n’éveille
de désir ni de joie.
Il reste impassible
à mes crises de désespoir,
rendant presque risible
ma sordide histoire.
Si je martèle de mes poings
son âpre dureté,
je m’y use les mains
comme mon cœur s’y est usé.
A quoi bon hurler,
à quoi bon lui donner un nom,
je suis un enfant prisonnier
en son ventre prison.
Jean-Claude Di Ruocco