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Jour de froidure

Extrait de : Les Chemins sans retour
1991 – EDR – ISBN 2-9505634-1-4 – Couverture Luc Brahy ©1991

J’ai traversé les sensations éparses qui me séparaient de toi,
cherchant, avec attention, tes traces sur le sentier de mon désarroi.
J’ai raconté aux gens de passage ton sourire et l’or de tes cheveux,
mais j’ai vu sur leur visage fleurir des regards malheureux.

J’ai entendu le gravier hurler sous la morsure de mes pas,
écorché mes yeux aux bordures de chaque pierre, de chaque croix.
Les bouquets malades n’étaient que des fantômes plastiques
aux couleurs tristes et fades, aux allures pathétiques.

Enfin, sur le marbre noir, vierge de toute inscription,
mon doigt, sans le vouloir, dans la poussière a tracé un sillon
et ensuite un second, puis un autre encore,
libérant ton prénom du royaume des morts.

Plus personne ne vient prendre de tes nouvelles, te parler des amis,
te conter les histoires si belles comme quand nous étions petits.
Ne pleure plus quand le vent devient froid dans les allées vides de joie,
ne pleure plus et je ne pleurerai pas sur notre amitié couchée là.

Jean-Claude Di Ruocco 

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