CHRONIQUE DISQUE – ART SUD
Numéro 56 – 1er Trimestre 2007
Il est une musique qui parle à nos âmes, qui réveille en nous les images nostalgiques d’une vie antérieure, dont les chants aux rythmes cadencés, aux mélodies romantiques et tragiques, nous emprisonnent dans le lyrisme ondoyant de leurs paroles.
Il est une musique connue dans le monde entier, que les profanes pensent rétrograde, du moins ceux qui n’ont pas pris le temps d’écouter et de comprendre ces chansons magnifiques émanant de la bouche de générations successives.
Il est une musique qui se nomme la Habanera et qui, aujourd’hui, par la voix magique et la personnalité musicale et poétique de Marina Rossell, se pare d’une modernité éclatante, tant toute ses nouvelles versions nous donnent non seulement l’envie de les fredonner, mais nous prouvent, s’il en était besoin, que les racines de la Habanera sont plus que jamais vivantes.
Véritable dérive antillaise de la vieille contredanse européenne, la Habanera est apparue au XIX° siècle, à l’époque des colonies espagnoles installées à Cuba. Une musique du passé certes, mais qui, par la force de ses origines profondément imprégnées de l’histoire de peuples passionnés, a un avenir flamboyant surtout si, comme ici, l’artiste qui porte son message ne fait plus qu’un avec l’univers magique qui coule des notes lentes et belles, comme il convient à qui parle à l’âme humaine.
Jean-Claude Di Ruocco
World Village – Harmonia Mundi Distribution