Aller au contenu

LA FLEUR DE PEAU – Sebastià Alzamora

ART SUD – Numéro 59
4eme Trimestre 2007

Au XV° Siècle, en Bohème, un tailleur de pierre est amputé de sa jambe. Cette dernière est achetée par Puppa un relieur qui a besoin de peau humaine pour fabriquer la couverture d’un livre particulier. C’est ce qu’il explique au mutilé venu lui demander quelques explications. Puppa au début ne lui donnera qu’une réponse énigmatique : Maria ! Puis finira par raconter son histoire. Vendu tout jeune par son père et mis en servitude dans une ferme, il rejoindra des gitans qui verront en lui une sorte de sauveur. Il se retrouvera, dans une Prague bouleversée par la guerre de trente ans, mêlé aux affrontements entre partisans de Ferdinand de Styrie et de Frédéric V au service duquel il rentrera après avoir sauvé la vie de sa fille Maria. C’est à partir de cette trame, digne d’Alexandre Dumas, que Sebastià Alzamora nous entraîne dans des aventures palpitantes. Entre histoire et fantastique, il nous ouvre les portes d’un monde dur et oppressant où le fracas des armes et les intrigues se parent souvent d’une brutalité romantique. Il distille, tout au long de ce récit romanesque, les images éternelles des mythes venus de tous les horizons qu’il associe, sublime et déforme, jusqu’à en faire une seule et même saga d’une poésie sombre et d’une barbarie à peine dissimulé par des anachronismes ironiques. Conspiration, érotisme, violence, amour, suintent de ces pages où gravitent des personnages incroyables : un mystérieux Rabbin, une reine nymphomane, un roi illuminé, un golem, une petite gitane énigmatique, une princesse d’une beauté rare… On comprend pourquoi ce livre épatant à reçu le Prix Joseph Pla en 2005. 

Jean-Claude Di Ruocco

Traduit du Catalan par Cathy Ytak
185 pages – Métailié – 17 euros

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *