ART SUD – Numéro 58
3eme Trimestre 2007
Star, c’est une pute usée jusqu’à la trame et son univers ressemble à l’un de ses films glauques des années soixante, style nouvelle vague, réaliste et cru. Elle a définitivement, et depuis longtemps, abolie toutes illusions et rangée ses rêves d’autrefois tout au fond d’un placard où s’entassent, pèle mêle, les vestiges poussiéreux d’une existence en ruine. Bien sûr il y a Annika, sa meilleure amie au turbin comme à la vie, et Jippé, le flic à la dérive lui aussi, qui lui raconte ses déboires conjugaux (sa femme est complètement flippé) et la baise à l’occasion. Tout pourrait se passer pour le mieux dans le meilleur des “merdiers” mais des salopards “dézinguent” Annika, des tortionnaires sadiques qui fond froid dans le dos, le style de ”gonzes“ qu’on est content de ne rencontrer que dans les polards, et là ça lui fout les boules grave à Star.
Sébastien Doubinsky manie le verbe avec une dextérité exemplaire et il faut lui rendre une justice, il nous plaque carrément au sol par la seule force du flot rythmique de son livre. C’est sombre… euh… Très noir. Ça tue… heu… Pardon, ça FLINGUE à fond les mannettes, vu la taille de l’ouvrage, mais c’est quand même très chouette à lire, d’autant plus qu’à la fin on est surpris… heu un peu quand même … Parce que pour ma part j’aurais préféré que la noirceur l’emporte sur tout le reste…
Jean-Claude Di Ruocco
126 pages – L’Écailler – 6,50 euros