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LE ROI TRANSPARENT – Rosa Montero

ART SUD – Numéro 61
2eme Trimestre 2008

Au Moyen Âge, Léola, voit son père, son frère et son fiancé enrôlés de force dans l’armée de leur seigneur afin de participer à l’une de ces innombrables guerres qui ont ensanglanté le XIIe siècle. Dès lors, pour échapper au viol et à la mort, la jeune paysanne n’a pas d’autre choix que de revêtir l’armure d’un chevalier tué au combat. Elle va rencontrer Nynève, une guérisseuse à moitié sorcière qui va devenir son mentor et lui faire rencontrer un maître d’arme qui lui apprendra à se battre. Rosa Montero, avec un talent indéniable de conteuse, va balader son héroïne au travers d’une époque riche en évènements de toutes sorte, puisque Léola va peu à peu se libérer de sa condition de servage pour s’élever jusqu’au rang de chevalier, fréquenter la cour d’Aliénor d’Aquitaine, combattre l’inquisition et le fanatisme religieux au côté des cathares, frôler les royaumes imaginaires d’Avalon et du Roi Arthur ; l’occasion pour l’auteur de nous parler, avec un souci du détail jamais mise en défaut, non seulement de la vie quotidienne des hommes, des coutumes tombées dans l’oubli, mais aussi du contexte social et politique d’une période de l’histoire ou frémissaient déjà les prémices de la renaissance. Ce livre est une véritable chanson de gestes et un plaisir pour le lecteur avide d’histoires fastueuses et chevaleresques aux multiples rebondissements, par contre pour celui qui aime retrouver une cohérence dans le déroulement des faits historiques qui servent de toile de fond à un récit, c’est un véritable capharnaüm qui balance sans arrêt entre références avérées, mythes et légendes de toutes sortes, inversions chronologiques et incohérences géographiques (en annexe, l’auteur explique longuement les raisons qui l’ont poussées à agir de la sorte). A la fin du roman, se trouve la légende de ce fameux Roi Transparent, dont Léola va entendre parler tout au long de sa vie… Un peu décevant… Mais, bon… Le livre est tout de même un sacré bouquin d’aventure où le foisonnement d’une écriture riche en idées de toute sorte distille imparablement un plaisir jamais démenti.

 Jean-Claude Di Ruocco

Traduit de l’Espagnol par Myriam Chirousse
475 pages – Métaillé – 22,50 euros

 

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