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Messieurs les puissants

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Extrait de
TERRITOIRE DES OMBRES
(Recueil en préparation) 

 

 

Que vous importe le bonheur dans les yeux des enfants,

ceux qui frappent à toute heure aux portes du néant ?

Que vous importe de mettre un toit sur la tête des oubliés

couchés dans le froid, comme des bêtes, à la nuit tombée ?


Vous entretenez la guerre jusque dans les rues de notre société,

toujours près à faire, servilement, du capital les quatre volontés.

Vous brandissez l’humanité de vos démocraties bienfaitrices,

pillant, affamant l’Afrique que vous vous partagez en coulisse.


Vous entretenez l’illusion que nous avons encore le choix,

que c’est nous qui décidons de notre avenir et de nos lois.

Vous êtes imperméables aux problèmes des électeurs soumis

à vos magouilles minables, à vos sourires qui ne sont que mépris.


Ne nous faites plus croire que nous sommes tous égaux,

que viendront des heures d’espoir, que vous punirez les salauds.

Les pires de toutes les ordures ont vos visages et vos noms,

même si vous drapez votre pourriture des drapeaux de vos nations.

 

Jean-Claude Di Ruocco 


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