Extrait de Itinéraires – Le Pinceau et la plume – © 2016
écrit d’Après les oeuvres du Peintre Roland BOUSQUET
Lorsque le temps sera venu, me raconte le peintre,
lorsque le temps sera venu de suspendre nos maux,
cilices acérés, comme accrochés à des cintres,
s’effilocheront au grand vent de nos vies en lambeaux.
Lorsque le temps sera venu d’effacer le bien-pensant,
lorsque le temps sera venu des caresses salvatrices,
le brûlant exsudat du pinceau déversera son sang,
abreuvant la toile comme le ferait une nourrice.
Lorsque le temps sera venu d’effacer les monuments,
lorsque le temps sera venu des lignes simples et nues,
les artistes nous rendront le bonheur, loin des marchands,
reouvriront à nos yeux les horizons que nous avions perdus.
Lorsque le temps sera venu de la grande réconciliation,
lorsque le temps sera venu du partage comme quête d’absolu,
les fanatiques ne justifieront plus les guerres par la religion,
nous nous extrairons de la pierre et Dieu sera vaincu.
Lorsque le temps sera venu de l’homme serein et instruit,
lorsque le temps sera venu de l’Art pour tout viatique,
nous effacerons cette république du mensonge et du profit,
cette condescendance méprisable que l’on nomme politique.
Lorsque le temps sera venu, enfin, de tout reconstruire,
lorsque le temps sera venu d’une épitaphe à inscrire…
«Ici repose l’espoir mais, n’aie crainte, il ne fait que dormir,
mon ami le peintre, à jamais, l’empêche de mourir…»
Septembre 2015 – Jean-Claude Di Ruocco