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LA VOYAGEUSE – Karla Suarez

ART SUD – Numéro 52
1er Trimestre 2006

 

Voilà l’histoire douce-amère de deux jeunes femmes qui ont quitté Cuba pour vivre à Sao Paulo jusqu’au jour où la vie, qui avait réuni leurs chemins, les sépara afin qu’elles accomplissent leur destiné. Circé part dans le monde, recherchant un lieu, ou plutôt une ville en accord avec ses aspirations, qui pour elle-même restent assez floues ! Lucía, plus terre-à-terre, pour ne pas dire matérialiste, se marie avec un homme d’affaire italien et s’installe à Rome. Après des années de correspondance épisodique, Circé réapparaît et pose son sac chez  Lucía  en compagnie de son petit garçon et d’un bonzaï. Dès le premier soir, Circée lui confie un manuscrit autobiographique dans lequel Lucía s’immerge.
Elle découvre toute la vulnérabilité de son amie et, paradoxalement, le charisme irrésistible qui émane de cette femme envoûtante dont la seule présence révolutionne la vie des autres. Lucia se découvre également au travers des mots de son amie, ce qui provoque entre elles des conversations d’où naîtront des situations cocasses ou touchantes. Malgré une certaine lourdeur, notamment dans le long déroulement du carnet de bord de Circé qui, s’il porte souvent un regard lucide sur les sociétés et les mentalités européennes, parfois ronronne comme un gros chat paresseux.

Ce livre est plein d’une musique qui, loin d’être envoûtante, n’en demeure pas moins agréable bien qu’elle soit plus proche du Fado que de la Samba à laquelle l’écriture directe et ironique de Karla Suárez voudrait nous faire croire.

Jean-Claude Di Ruocco

Traduit de l’espagnol (Cuba) par Claude Bleton
356 pages – Métaillé – 21 euros

 

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