ART SUD – Numéro 52
1er Trimestre 2006
En 2004, Michel Maisonneuve nous avait entraîné dans un grand roman d’aventure antique “Le périple d’Arios” et l’on avait pu se rendre compte du talent d’un auteur minutieux, attaché à ancrer son roman dans une réalité historique avec toute la rigueur que cela implique. Aujourd’hui avec “Le chien tchéchène”, il prend ses lecteurs à contre-pieds. Ce polar fortement ancré dans la réalité Marseillaise des banlieues et du brassage multi culturelle de la grande citée Phocéenne, nous plonge au sein d’un imbroglio politico-criminel saupoudré d’un nuage de folklore urbain, avec une bonne dose d’humour et il faut bien l’avouer, ça fonctionne pas mal. Tous les ingrédients nécessaires à une bonne dégustation sont là : Une vieille dame est assassinée. Deux de ses voisins, un Grec qui vie avec les cendres de sa défunte femme sur la table de son salon, un jeune arabe qui enseigne l’histoire des mathématique, sont persuadé qu’elle n’a pas été victime de voyous venus pour la voler et qu’il y a quelque chose d’autre derrière cette mort. Un ancien truand Corse, qui vit comme un Indien dans un tipi sur le toit d’un immeuble, décide de se mettre dans la partie, ainsi que des agents secrets russes, une infirmière séduisante, un soldat tchétchène, un journaliste alcoolo, une bobo insupportable, égérie de la spa locale… Et tout cela pour Hassan le beagle de la vieille dame qui détient la solution de cette histoire.
Un livre qui pétille, peuplé de personnages folkloriques, inattendus et originaux, servi par un humour que n’aurait pas renié Alphonse Boudard et une intrigue pour le moins originale.
Jean-Claude Di Ruocco
180 pages – Gaïa – 15 euros