ART SUD – Numéro 51
4ème Trimestre 2005
Abdelaziz Belkhodja à fait un rêve. Il l’a couché sur le papier en un roman de science fiction, ou plutôt de politique fiction, ou encore, qui sait, d’espoir fiction. Un rêve étrange et beau bâti cependant sur un constat : Les Arabes auront eu entre leurs mains, au travers du pétrole, la plus grande fortune de l’histoire et l’auront dilapidé. L’auteur prend le contre-pied de cette réalité et nous entraîne dans une humanité où les cartes ont été redistribuées. Un monde où, après la douzième guerre du golfe, les Républiques Arabes Unis et la République de Carthage devenue la première puissance mondiale, doivent faire face à un occident en pleine déconfiture et à une Amérique, état fanatique et dictatorial, berceau du terrorisme international, qui subit un embargo car elle refuse d’éliminer ses armes de destruction massive. Un monde où les beot-people sont Français et Italiens, où des milliers d’Européens, illettrés pour la plupart, migrent vers l‘Afrique du nord afin de fuir la misère, où le Tchad apporte une aide économique à la Scandinavie, où la famine ravage la Suisse où l’Angleterre demande son adhésion au Conseil Carthaginois, où un terroriste intégriste Allemand, Nadel, a provoqué une crise mondiale en détruisant tous les barrages du Tigre et de l’Euphrate…
Un roman savoureux, d’un humour irrésistible, d’une gravité indéniable qui nous renvoie sans concession à nos peurs et à notre indifférence coupable face aux maux dont souffrent nos frères humains aux quatre coins de cette planète. L’auteur nous parle aussi du chômage, de l’emploi, de l’éducation, d’environnement… et nous propose ses solutions. Abdelaziz Belkhodja à fait un rêve, entre Atlantide et Carthage, devenu ici symboles ultimes d’une quête effrénée de paix et de rédemption pour une humanité en souffrance.
Jean-Claude Di Ruocco
165 pages – Transbordeurs – 16 euros