ART SUD – Numéro 50
3ème Trimestre 2005
Alexandre Najjar nous convie à l’accompagner sur les traces de l’Histoire, la grande, celle du Liban, mais aussi la petite, celle d’une famille qui depuis trois générations vit face à la place des Canons, lieu au combien emblématique de Beyrouth, et dont les membres seront les acteurs d’une lutte acharnée pour la liberté et l’indépendance de la patrie du cèdre. Première République d’Orient, véritable métaphore d’une tolérance jamais démentie entre les trois religions monothéistes, le Liban au travers des pages de cet ouvrage nous est expliqué, sans jamais perdre de vue les destinées souvent tragiques de tous les protagonistes de cette saga, ce qui donne au roman de savoureuses couleurs, un je-ne-sais-quoi de jubilatoire, d’insouciance, avec en filigrane la douce nostalgie d’un paradis perdu. L’auteur nous ouvre les yeux sur les mécanismes irréversibles qui ont peu à peu broyé le rêve merveilleux dont le Liban était le berceau, celui de la paix et du partage, celui que les puissants de ce monde ont enseveli profondément sous les strates de leur incommensurable voracité.
Voilà ce qui transparaît derrière les mots d’un écrivain particulièrement talentueux.
Aujourd’hui qu’une aube nouvelle se lève sur son pays, Alexandre Najjar avec “Le roman de Beyrouth” est là pour nous dire que de la souffrance d’un peuple épris de justice et de liberté naîtra toujours un avenir meilleur…
Jean-Claude Di Ruocco
370 pages – Plon – 20 euros