ART SUD – Numéro 47
4ème Trimestre 2004
Maurizio Maggiani nous propose ces “Treize variations sur l’amour” qui, mises bout à bout, ne sont en fait qu’un inventaire hétéroclite de souvenirs doux amères, parfois cocasses, de sentiments évidemment contradictoires, de personnages aux introspections pour le moins déconcertantes, de paysages, d’animaux, d’objets dont l’auteur nous révèle le rôle, prépondérant, dans le mécanisme délicat de sublimation ou de déliquescence des relations passionnelles et de la résistance de ces dernières au laminoir du temps qui passe.
Nous assistons, à travers ce monologue, à la dissection minutieuse de toutes les composantes d’une passion, quelle que soit sa nature, avec un luxe de détails inouïs où l’on a parfois du mal à se reconnaître. Ces nouvelles, servies par une écriture empreint de mélancolie, semblent l’apologie d’une vie de routine. L’amour que l’on porte à une femme, à son enfant, à son chat ou au paysage de sa jeunesse, n’est ici qu’un ingrédient parmi tant d’autres au grand Kaléidoscope de la vie qui nous ploie, jusqu’à ce que notre front touche le sol froid de la solitude où parfois est inscrite : “Une histoire d’amour n’est pas forcément l’amour…”.
Jean-Claude Di Ruocco
Traduit de l’Italien par Marguerite Pazzoli
190 pages – Acte Sud – 18,90 euros